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Au sujet d’une mobilité minimisant les impacts négatifs de l’embourgeoisement, Paul Baker et Brian Williams donnent plusieurs pistes de solution dans leur rapport portant sur la relation entre le transport et le logement, dont le lien est très fort dans les villes en développement. Tel que Kate Shaw, dont le texte a permis d’identifier diverses pistes de solution au niveau du bâti, les deux hommes favorisent aussi une approche selon le contexte, auquel doivent être modelés les concepts qui suivront.

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Tout d’abord, et principalement, puisque répété maintes fois dans le document de référence, il faut éviter des développements orientés sur la voiture. Les standards et exigences pour les infrastructures des systèmes de transport orientés sur la voiture augmentent le coût des développements, rendant les habitations inaccessibles financièrement pour les moins nantis. Par exemple, réduire le nombre d’espaces de stationnements requis dans la règlementation a permis de diminuer le tarif des habitations de près de 40 000$ par unité dans le centre-ville de Melbourne (SHAW, 2005). Notons aussi que les plus démunis n’utilisent de toute manière pas la voiture comme moyen de transport, celle-ci étant trop dispendieuse à l'achat et à l'entretien. Il est donc logique d’investir dans des systèmes de transports en commun ou de transports actifs, donc des réseaux permettant les déplacements aisés à pied et à vélo.

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Un énième argument en défaveur de l’automobile est que l’espace requis pour les infrastructures qui y sont liées est plus élevé et est en contradiction avec la densité moyenne à élevée nécessaire pour maintenir les coûts des logements ou des locaux commerciaux bas. Il est donc important de ne pas permettre l’accès à l’automobile dans les secteurs habités par des populations ayant des revenus sous le seuil de la pauvreté, tel le quartier Chacarita d’Asunción. Les réseaux de transport les moins gourmands en terme d’espace sont les transports haute-capacité, et encore une fois, les réseaux piétons et cyclistes.

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Ensuite, «le parc de logements sociaux et abordables doit également permettre à ses occupants, par son accessibilité géographique, de réaliser les activités économiques et sociales qui constituent leur contribution à la communauté et sont essentielles à leur santé physique et mentale» (CRAIG-ST-LOUIS, 2016). Comme le modèle traditionnel des villes ayant une population à faibles revenus tend à allouer un accès adéquat à ces différentes zones d’activités, avec un besoin peu élevé en mobilité, comme résultat d’une densité élevée et d’une mixité des usages, il faut tenter, lors de la revitalisation, de préserver ce tissu traditionnel. Si de nouveaux logements sont créés, ils se doivent d’être dans des zones hautement accessibles, par les modes de transports identifiés précédemment.

 

Un réseau de transport solide et déployé sur une grande proportion de la ville assure aussi une mixité des classes sociales dans celle-ci. Cela permet également de rendre plus équitable l’accès à différents services. Pourquoi? Car grâce à un meilleur réseau entre les lieux économiques et les divers secteurs résidentiels, les plus démunis ont maintenant accès à des logements leurs assurant une meilleure sécurité de tenure. En effet, les services de transports en commun déficients concentrent la population pauvre à proximité des centres, souvent dans des bidonvilles sans sécurité de tenure, car ils ne peuvent se permettent le coût et la durée des transports en présence.

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Finalement, il est important de développer la mobilité en évitant un déplacement de population. Il faut  mettre l’emphase sur une mise-à-niveau ‘’in-situ’’, ou alors, le lieu de relogement doit inclure une réflexion sur l’accessibilité de la zone et des emplacements de travail de la population touchée. Les auteurs ajoutent que la relocalisation, si nécessaire, doit être effectuée à proximité du secteur d’origine, afin que les liens communautaires, sociaux, culturels et économiques soient conservés.

La place de l'automobile
L'accessibilité
La mobilité et le déplacement de population 

EMBOURGEOISEMENT : MOBILITÉ

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